Les Québécois confrontés à une augmentation de l'anxiété financière
Les Québécois confrontés à une augmentation de l'anxiété financière

La mesure de l’indice d’anxiété financière de Centraide du Grand Montréal réalisée en collaboration avec Léger indique une tendance à la hausse parmi la population par rapport à l’automne dernier. C’est maintenant 86 % des Québécois, comparativement à 85 % en novembre, qui disent ressentir un stress financier à divers degrés. L’indice poursuit une tendance à la hausse en passant d’un score moyen de 38,8 lors de sa dernière version à 39,1 en avril.

Dans les catégories d’anxiété plus marquées, la proportion est également à présent plus élevée. Près de la moitié des répondants (44 %) se classent dans les catégories plus importantes d’anxiété (niveaux modéré à extrême), contre 42 % quelques mois auparavant.

L’indice d’anxiété financière est mesuré deux fois par année. Il permet de circonscrire les préoccupations de la population quant à leur situation financière et d’en suivre l’évolution dans le temps. Il aide à connaître davantage les groupes de personnes plus touchés afin de mieux les aider.

« Les résultats démontrent une tendance à la hausse de l’anxiété financière qui est à surveiller de près », mentionne Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal. « Le niveau d’anxiété pour certaines populations est plus élevé que la moyenne. La question du logement est une préoccupation en croissance. Près d’un Québécois sur deux pense que les dépenses de son ménage pour se loger vont continuer à augmenter au cours des prochains mois. »

Parmi les groupes qui affichent des scores plus élevés d’anxiété financière que la moyenne, on retrouve les nouveaux arrivants, les personnes avec des limitations fonctionnelles, les chefs de famille monoparentale, les personnes à faible revenu, les personnes racisées et celles sans diplôme d’études secondaires, et les femmes.
L’alimentation : la principale préoccupation

L’alimentation demeure la principale préoccupation des Québécois. C’est près d’une personne sur cinq (22 %) qui aurait vécu une situation d’insécurité alimentaire au cours des derniers mois, un taux plus élevé qu’avant la pandémie.

La préoccupation relative au coût du logement se classe à présent au second rang, devant les autres dépenses, comme celles reliées aux enfants et au transport.

« L’insécurité alimentaire semble être le lot d’une part importante de Québécois. Certains groupes sont encore plus à risque. Par exemple, près d’une personne sur deux qui dédie plus de la moitié de ses revenus pour se loger est en insécurité alimentaire selon l’indice. Les besoins essentiels se font concurrence et les coûts du logement en laissent moins pour l’épicerie », explique Christian Bourque, Vice-président exécutif chez Léger. « L’insécurité alimentaire touche davantage certaines personnes. Près de la moitié des nouveaux arrivants, des personnes avec une limitation fonctionnelle et des chefs de famille monoparentale ont vécu de l’insécurité alimentaire au cours des six derniers mois. La population québécoise a une vision plutôt pessimiste à court terme et dans le contexte actuel, on peut les comprendre. »

L’anxiété financière a également un effet sur la vie des gens, voire sur leur santé mentale. Les symptômes ressentis sont, notamment, de la difficulté à se concentrer au travail ou à l’école (30 %) et des troubles du sommeil en raison de leur situation financière (29 %).

L’indice d’anxiété financière s’intéresse à la situation financière et familiale, à la littératie financière, ainsi qu’à la préoccupation des Québécois envers divers aspects financiers (dépenses alimentaires et logement, remboursement des dettes, etc.). Il sera mesuré deux fois par année jusqu’en 2025.

L’indice découle d’un sondage mené en ligne sur la plateforme LEO entre le 17 février et le 2 mars 2023, parmi un échantillon de 2 104 Québécois âgés de 18 ans et plus. À titre indicatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de même taille serait de +/- 2,1 %, 19 fois sur 20.

Le rapport, ainsi qu’un questionnaire permettant de tester son niveau d’anxiété financière et de le comparer à celui de la population québécoise sont accessibles en ligne à centraide-mtl.org/indice-anxiete-financiere.
Ag ir pour réduire l’anxiété financière

Centraide du Grand Montréal appuie des organismes communautaires qui soutiennent les personnes en situation de vulnérabilité, dont celles qui vivent de l’anxiété financière à divers niveaux. Ces organismes offrent des services en sécurité alimentaire (dons de nourriture, jardins collectifs, achats groupés, épiceries solidaires, cuisines collectives), en logement (défense des droits et accompagnement), en santé mentale (services d’écoute, d’aide et de référence), et en littératie financière (ateliers en budgétisation, consommation, endettement, crédit).

Une somme supplémentaire de 1,7 M$ a été investie par Centraide auprès de 36 organismes communautaires du Grand Montréal qui interviennent en sécurité alimentaire. Cette somme a servi à réduire l’impact de l’inflation chez les populations vulnérables. Cette aide ponctuelle s’ajoute aux 7,1 M$ que l’organisation verse annuellement à plus de 100 organismes et qui en fait le plus important bailleur de fonds en sécurité alimentaire dans le Grand Montréal après les gouvernements.

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